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Le jeu des mille bornes |
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Le jeu des 1000 bornes est un jeu de cartes, utilisant 106 cartes spéciales sur le thème des courses automobiles. Il a été inventé par Arthur Dujardin, dit Edmond Dujardin, un éditeur de matériel pour auto-écoles, en 1954. Comme beaucoup de jeux de cartes, il ne s'agit pas d'une création ex-nihilo. Ce jeu dérive en effet du jeu Touring qui a lui-même une longue histoire. Cet article, sans être exaustif, va exposer une courte histoire de ce jeu, un rappel des règles et quelques variations graphiques sur ce thème.
Les illustration proviennent de plusieurs collections. Cette page ne présente que les boites. Les cartes sont présentées dans plusieurs tableaux page 2 (touring) et page 3 (mille bornes)
Entre 1906 avec la première édition par Wallie Dorr et 1975 avec la dernière édition de Parker, le jeu Touring a évolué avec les progrès technique. En moyenne, ce jeu de course automobile a été actualisé tous les dix ans. La vitesse augmente ainsi que les distances. Le graphisme évolue naturellement.
A quelques exceptions près, les jeux Touring ont 99 cartes réparties de la façon suivante :
Pour gagner il faut atteindre une certaine distance avec 8 cartes de la première carte d'étape, 4 de la seconde, 2 de la troisième et 2 de la quatrième.
La patente de 1906Wallie Dorr déposa le jeu Touring sous la patente US N°836537. Cette patente à été accordée le 20 novembre 1906 suite à une demande du 14 août 1906. L'inventeur est William Johnson Roche. La première page montre les cartes 1, 3, 5 et 10 miles ainsi que les 3 cartes "Delay!" de 1 à 2 heures et sous-titrées Collision, Out of gasoline et Puncture. La deuxième page montre les cartes Hauled in, Go! (sous titré the start), Gasoline, Within city limits (sous titré speed limit 5 miles per hour) et Country! (sous titré speed limit 10 miles per hour). Les deux pages suivantes décrivent les cartes et leurs utilisations. Il y a 100 cartes et 12 types de cartes. La répartition est différente de celle qui sera produite :
Le jeu publié en 1910Le jeu publié a 99 cartes et l'objectif est d'attendre 50 miles. C'est un jeu pour deux, quatre ou six joueurs qui doivent former deux équipes. Les joueurs d'une même équipe se partagent les piles de miles (1 mile américain est égal à 1,609 km). Chaque équipe doit former quatre piles, chaque pile ayant un nombre défini de cartes. Les illustrations sont identiques sur toutes les cartes. Il y a 15 cartes Go, 4 cartes City limits qui interdisent de dépasser 5 miles/heure, 5 cartes Country qui permettent d'aller jusqu'à 10 miles/heures, Les cartes City limits et Country ne s'appliquent pas qu'à l'adversaire mais à tous les joueurs. Les illustrations sont identiques à celle des cartes miles. Il y a 3 cartes Out of gasoline (panne d'essence), 8 cartes Gasoline, 3 cartes Collision, 8 cartes Hauled in (réparation) et 2 cartes Puncture (crevaison). Les 8 cartes d'accidents contiennent un texte qui donne la liste des cartes à jouer. Elles sont aussi appelées Delay (retard) et elles retirent une ou plusieurs cartes des piles adverses. La durée du retard est indiqué sur la carte et dépend aussi de la vitesse limite. Les cartes visées sont uniquement les 5 miles et les 10 miles. La ou les cartes retirées sont défaussées. Le prix d'origine trouvé sur les étuis va de 50 à 75 cents. Résumé des bornes
Résumé des attaques et de leur parades
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![]() Coll. privée ![]() Coll. industrialartifactsreview.com |
George S. Parker edita son premier jeu "Banks" en 1883. Il s'agissait déjà d'un jeu de cartes où les joueurs font fortune en spéculant et en empruntant à la banque. Il repris le jeu Touring de Wallie Dorr, probablement suite à l'expiration de la patente. Cette édition augmente la distance à parcourir de 50 à 110 miles. Le graphisme est modernisé et les cartes Go, City limits et Country ont maintenant un dessin original. Le jeu a 99 cartes. Par la suite, la valeur des bornes, le dessin des cartes et de la boite ont beaucoup variés afin de refléter l'évolution de l'industrie automobile. Résumé des bornes
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![]() Coll. privée |
Le jeu "Lindy" reprend le jeu "Touring" en remplaçant les voitures par des avions. Ce jeu s'inspire du vol en solitaire par Charles Lindbergh au dessus de l'Atlantique. L'objectif est d'atteindre 3200 miles, c'est à dire la distance entre New York et Paris. Le thème étant moins populaire, il n'a pas eu autant de succès.
Le prix d'origine est de 75 cents.
Un jeu portant presque le même nom "The New Lindy Flying Game" par Paul K. Guillow a été édité la même année par Nucraft Toys. Les 75 cartes de ce jeu se décomposent en 39 cartes de distance parcourue, 10 décolages, 10 carte méteo, 15 événements and 1 "Lucky Lindy". Suite à un procès perdu contre Parker Bros, ce jeu a été renommé "Crash, the new airplane game". Le nouveau nom n'a pas dû être bien choisi puisque Nucraft Toys a fait faillite en 1928. |
![]() Coll. ABAA.org |
![]() Coll. boardgamegeek.com |
Cette version reprend les même distances que la version de 1926. C'est la première version avec un feu tricolore. Résumé des bornes
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![]() Coll. de Ryck |
Le dos est le même que celui de l'édition de 1937 mais les dessins ont été actualisés et les distances ont été augmentées. L'objectif est maintenant d'atteindre 240 miles. Le jeu a toujours 99 cartes. Résumé des bornes
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![]() Coll. privée |
Ce jeu a toujours 99 cartes mais la répartition est modifiée et de nouvelles cartes apparaissent. L'objectif est mantenant d'atteindre 590 miles. Le vocabulaire a lui aussi été modernisé. Résumé des bornes
Résumé des attaques et de leur parades
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![]() Coll. de Ryck |
C'est la dernière version de Touring qui depuis quelques années est remplacé par le Mille bornes. Ce jeu cessera d'être édité en 1975. Ce jeu reprend la version de 1958 mais en stylisant les cartes et en donnant un effet "rétro". Résumé des bornes
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![]() Coll. de Ryck |
Aux Pays-Bas, sans surprise, la course automobile est devenue une course cycliste dans le jeu "Stap op" (Étape). La première édition date de 1950. La version présentée ici a probablement été imprimée par Carta Mundi et elle a été édité par SIO. La règle est en flamand et nous apprenons qu'il s'agit d'un jeu de 99 cartes monochromes pour 2 à 6 joueurs et qui s'inspire plus de Touring que du 1000 bornes. En vélos, les distances sont bien sûr plus courtes et il faut être le premier à atteindre 100 km. Les 14 cartes Stap op permettent de prendre le départ. Les 4 cartes Tegenwind (vent de face) empèche d'utiliser les cartes de 8 et 10 km. Les 5 cartes Wind mee (vent de dos) permettent de contrer cette limitation. Il a 3 cartes Lekke band (crevaison) et 8 Rijwielhersteller (réparation). Le train est devenu un obstacle avec de nombreux passages à niveau. Il y a 3 cartes Gesloten overweg (passage fermé) et 8 cartes Bomen gaan open (passage ouvert). Après le changement de vent ou la réparation, il faut jouer une carte Stap op pour poursuivre la route. Il y a en plus 2 cartes Jeugdherberg (auberge) qui oblige juste à jouer une carte Stap op. Ce jeu a aussi été édité par Penco puis par Goliath B.V. (www.goliathgames.nl). La dernière édition connu par ce dernier date de 2003. Résumé des bornes
Résumé des attaques et de leur parades
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![]() Coll. de Ryck |
Inventé en 1954 par Arthur Dujardin, dit Edmond Dujardin, un imprimeur de codes de la route, le Mille Bornes a rencontré un succès immédiat. Contrairement à la majorité des jeux, celui-ci comme le Monopoly, se présentant d'emblée comme un jeu familial a su devenir un "classique", toujours édité, et dans plusieurs pays. Aujourd'hui, il existe de nombreuses variantes et même des versions électroniques.
La société Edmond Dujardin était initialement basé à Arcachon, avant d'aller à La Teste-de-Buch, puis a Cestas en Juillet 2009. Dans le même thème, cette société a édité l'Autostop en 1951 et l'Autoroute en 1954.
Si en France, l'éditeur est Edmond Dujardin, à l'étranger, on trouve depuis 1962 une multitude d'éditeurs. Voici quelques exemples.
Pays | Editeur | Titre |
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Italie | Editrice Giochi | Millemiglia |
Allemagne | F.X.Schmid | 1000 Kilometer |
États-Unis | Hasbro | Mille Bornes |
Espagne | Heraclio Fournier | 1000 kilometros |
Grèce | Niko | 1000 KM |
États-Unis | Parker Brothers | Mille Bornes |
Allemgane | Schmidt Spiele | Mille bornes |
États-Unis | Winning Moves | Mille Bornes, 1000 Meilen |
Mexique | Comercial y manufacturera SA Centlapatl | 1000 millas, 1000 km |
Ce jeu de 106 cartes, pour 2 à 6 joueurs se distingue du jeu Touring par l'addition des quatre cartes "bottes". Pour atteindre l'objectif, le choix des cartes est beaucoup plus libre. La carte de limitation des vitesses est privée à un joueur ou à une équipe.
Il s'agit d'un jeu simple pour toute la famille. Chaque joueur reçoit 6 cartes. À chaque tour, il pioche une carte. Il doit poser devant lui 700 bornes (joueur individuel) ou 1000 bornes (en équipe) exactement. Le gain est de 400 points. A deux ou trois joueurs, celui qui atteind 700 bornes peut déclarer l'"allonge" et dans ce cas il doit atteindre le premier 1000 bornes. L'allonge apporte 200 points de bonus. Il y a dans le jeu cinq valeurs de bornes : 25, 50, 75, 100 et 200 km.
Pour ralentir les adversaires il y a cinq types d'attaques. A ces attaques, correspondent les parades et les bottes. Quand le jeu commence, chaque joueur a un feu rouge virtuel à défaire avec un feu vert ou la botte "véhicule prioritaire". Dans le jeu, il y deux fois plus de parades que d'attaques.
Poser une botte donne un bonus de 100 points et protège de l'attaque correspondante. Poser une botte lors de l'attaque triple le bonus. Cette action est nommée le "coup-fourré".
L'attaque "limitation de vitesse" bloque partiellement le joueur qui peut encode poser des cartes de 25 km et de 50 km. Les autres attaques bloquent le joueur maus celui-ci peut attaquer à son tour. Un joueur ne peut pas utiliser plus de deux cartes "200 km" et s'il atteint l'objectif sans en utiliser, il gagne un bonus de 300 points.
Un joueur que ne peut ou ne veut pas jouer défausse une carte.
La première édition date de 1954. A cette époque, la Canasta est le jeu à la mode et le jeu Touring ressemble beaucoup à la Canasta dont il reprend le mécanisme d'accumulation de cartes devant soi et une pioche régulière pour compléter sa main. L'éditeur profite de cette vogue pour mettre en avant son nouveau jeu et ajoute le sous-titre "La canasta de la route". La boite ci-contre porte aussi la mention d'une médaille de vermeil obtenue en 1956 au concours Lépine de Paris. Le jeu a 106 cartes illustrées par Joseph Le Callennec (1905-1988), un graphiste et publicitaire français. On trouve parmi les 106 cartes 14 feux verts (roulez), 5 feux rouges (stop), 3 crevaisons (crevé), 6 roues de secours, 3 pannes d'essence, 6 cartes d'essence, 3 accidents, 6 réparations, 4 limites de vitesse, 6 fins de limite de vitesse. La grande nouveauté par rapport au jeu Touring est la présence de 4 cartes spéciales appelées "bottes". Ces bottes rendent le véhicule invulnérable à certaines attaques.
Les bornes sont associées à des animaux, que je suppose être communs au bord des routes.
Il est a signaler que Parker acquière 40 % de Miro cette même année. Convaincu par l'attrait des nouvelles cartes qui ajoutent plus d'imprévus, Parker lancera ce jeu en 1963 et progressivement abandonne Touring. |
![]() Coll. de Ryck |
En 1960, le jeu a été entièrement redessiné par Joseph le Callennec (1905-1988). Il a toujours 106 cartes. Cette version graphique est toujours en vente même si la boite ou le dos peuvent varier. A cette époque, la Canasta est passé de mode et le Bridge est revenu. Le livret de règle est présenté par Pierre Albarran, spécialiste du bridge. Et pour bien insister, les champions Jaïs et Trézel affirment se délasser avec ce jeu. L'édition ci-contre mentionne une médaille de vermeil pour le concours international d'inventions à Paris, une médaille de vermeil pour le salon international des inventions à Bruxelles), une médaille d'argent de la ville de Paris et le label "Qualité Française". Les bornes sont toujours associées à des animaux, cette fois du plus lent au plus rapide si on confond la distance avec la vitesse.
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![]() Coll. de Ryck |
Le sous-titre de cette édition est "le jeu du coup-fourré". Il est illustré par Pierre Praquin. Il a toujours 106 cartes. La boite a le même livret de règle présenté par Pierre Albarran. Le livret donne un © 1960 et l'illustration de couverture montre les bornes du portrait standard. Cette édition tente un dessin plus stylisé. Le nom des quatre bottes sont l'as du volant, la citerne d'essence, increvable et prioritaire. |
![]() Coll. de Ryck |
Le succès grandissant de la version française fut tel qu'en 1962 Parker Brother racheta la licence et remplaça petit à petit le jeu Touring par le Mille bornes. Le nom n'a jamais été traduit. Il n'y a donc pas de jeu thousand milestones. Par contre, il faut se prononcer à l'anglaise et le terme Mille Bournes se trouve dans quelques jeux vidéos.
Il est distribué par Winning Moves Games, sous une licence d'Hasbro.
Je n'ai pas trouvé d'exemplaire de cette édition mais la page "1000 bornes" en anglais de l'encyclopédie Wikipedia donne la reproduction d'une carte.
Ce jeu de 117 cartes, "1000 pas pour la Bretagne" ou "mille pas pour la sauvegarde du patrimoine", associe les 1000 bornes avec la découverte de la Bretagne. Les dessins sont d'Albertine Deletaille. Il est coédité par l'UMIVEM (Union pour la mise en valeur esthétique du Morbihan). Il existe plusieurs éditions de ce jeu.
La société Dujardin a été rachetée en 2007 par TF1 Entreprises. La version de 1960 est conservé sans modification.
Le jeux de 1000 bornes est toujours produit par Hasbro. Il existe même des variantes personnalisées pour un large public. Par exemple, la sortie du film d'animation "Cars" (Walt Disney & Pixar) a permis l'édition d'une version spéciale.
Le jeu étant très populaire, il s'est rapidement diffusé dans d'autres pays européens et même aux États-Unis, sont pays d'origine. Sur Internet, il est possible des trouver des variantes graphiques comme celle de John Reid sur Wikipedia. Enfin, Il existe aussi des versions électroniques de ce jeu.
Uhe des variantes les plus connues du jeu des mille bornes est Grass par Euro Games et Ventura International. La course de voiture devient un marché du cannabis.
Cette bibliographie n'est pas exhaustive. Elle contient juste les ouvrages que j'ai pu consulter.
Christian de Ryck